Comment améliorer la performance dans le domaine de la santé ?

Alors que la demande en soins de santé ne cesse de croître, les établissements sanitaires et médico-sociaux doivent faire face à des contraintes financières de plus en plus fortes. Dans ce contexte, la maîtrise des coûts et l’amélioration de la performance sont des défis majeurs, qui peuvent s’avérer difficiles à relever sans outils adéquats.

Qu’est-ce que la performance en santé ?

La loi organique relative aux lois de finances (LOLF), entrée en vigueur en 2006, a marqué un véritable tournant dans l’évaluation du service public, passant d’une logique de moyens à une logique de résultats.

Cela n’a pas été sans conséquences sur l’organisation du système de santé français. Auparavant, la pratique de l’évaluation n’était réservée qu’aux hôpitaux, dans le cadre d’une démarche d’accréditation. Désormais, elle couvre un champ beaucoup plus large et ne se limite plus au service rendu aux usagers. 

Ainsi, l’évaluation concerne l’ensemble des établissements de soins, mais aussi les structures médico-sociales, qui interviennent dans des domaines diversifiés comme le handicap, la précarité, la protection de l’enfance ou la perte d’autonomie.

Quant à la performance, elle inclut l’ensemble des processus opérationnels et organisationnels et comporte trois grandes dimensions : la qualité pour l’usager, l’efficacité pour le citoyen et l’efficience pour le contribuable

Mesurer la performance consiste à contrôler l’adéquation de certains aspects du système de santé avec les objectifs assignés aux structures et aux différents acteurs par les autorités publiques.

L’évaluation s’intéresse donc à des éléments bien précis, par exemple :

  • L’amélioration générale de la santé de la population.
  • La qualité clinique.
  • Les résultats sanitaires obtenus après traitement.
  • Le caractère approprié des soins.
  • La réponse du système de santé aux attentes de la population.

Quels sont les critères de performance essentiels en matière de santé ?

Pour évaluer et améliorer la performance dans le secteur de la santé, les différents acteurs doivent s’appuyer sur des indicateurs pertinents, qui peuvent prendre différentes formes.

Les indicateurs des établissements de soins

Dans le domaine des soins de santé, on distingue quatre grandes catégories d’indicateurs clés de performance (KPI) :

  • Les indicateurs de structure : ce sont les moyens humains, les équipements et les ressources financières indispensables à la prise en charge des patients.
  • Les indicateurs de processus : ils s’intéressent aux pratiques professionnelles mises en place pendant la prise en charge du patient, ainsi qu’aux modalités de fonctionnement et de coordination des secteurs d’activité concernés.
  • Les indicateurs de résultats : on distingue les indicateurs de résultats intermédiaires, qui mesurent l’activité et la qualité des différentes étapes du processus de soin, et les indicateurs de résultats finaux, qui traduisent un changement de l’état de santé des patients.
  • Les indicateurs de satisfaction des patients.

Le suivi de ces KPI est précieux pour atteindre différents objectifs : détecter plus efficacement les pathologies, prescrire aux patients les traitements les plus adaptés, optimiser la gestion du service de soins non programmés, etc.

Quelques exemples d’indicateurs de performance

Indicateurs de structure Indicateurs de processus Indicateurs de résultats
Délais d’attente

Formation du personnel

Densité de la couverture infirmière de nuit

Équivalent temps plein de personnel par activité

Délai d’obtention d’un rendez-vous

Taux de césarienne par niveau de maternité

Prescription contrôlée des antibiotiques

Proportion de patients ayant acquis une bactérie multirésistante au cours du séjour

Mortalité à date fixe après une intervention donnée

Taux de vaccination

 

Les indicateurs des établissements médico-sociaux

Les structures médico-sociales ont des besoins très divers en termes d’indicateurs, du fait de leur champ d’intervention très large. Toutefois, il est possible de les structurer en 4 grands axes, sur le modèle du tableau de bord développé par l’ANAP, un outil de pilotage de la performance spécifiquement conçu pour les établissements et services médico-sociaux :

  • Les prestations de soins et d’accompagnement : il s’agit, par exemple, du profil des personnes accompagnées (âge, degré d’autonomie, déficiences observées, etc.), de leur provenance (domicile ou un autre établissement), du taux d’hospitalisation…
  • Les ressources humaines et matérielles : taux d’absentéisme, pyramide des âges du personnel…
  • Les finances : taux d’utilisation des dotations, répartition des dépenses, taux de vétusté des installations…
  • Les objectifs : état des lieux du système d’information…

Les indicateurs pour les agences régionales de santé et les collectivités

Établissements publics administratifs de l’État chargés de mettre en œuvre de la politique de santé, les ARS ont également besoin de piloter quotidiennement des indicateurs, tout comme les conseils départementaux et les autres collectivités.

Renseignés par les établissements et services médico-sociaux d’une même région ou d’un même département, ces KPI permettent d’analyser l’offre de soin sur un territoire donné, que ce soit sous un angle quantitatif (par exemple, la capacité d’accueil des établissements) ou qualitatif : taux d’occupation des lits, taux d’absentéisme du personnel, etc.

En outre, l’exploitation de ces informations permet d’alimenter le dialogue avec les différentes structures, de mieux dimensionner les appels à projet et d’ajuster les politiques publiques, notamment :

  • Le projet régional de santé.
  • Les schémas régionaux d’investissement en santé.
  • Les schémas régionaux d’organisation médico-sociale.
  • Les schémas départementaux de l’autonomie en faveur des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.

Ainsi, les agences régionales de santé et les conseils départementaux ont une meilleure connaissance des personnes accompagnées, des ressources mobilisées par les structures et de leur utilisation.

Étude de cas

L’outil de datavisualisation VILAS (Visualisation d’Indicateurs Localisés sur l’Action Sociale), déployé en 2022 par la Direction de la Recherche, de l’Évaluation, des Études et des Statistiques (DREES), permet aux conseils départementaux d’accéder facilement à des données portant sur l’action sociale. 

Valorisées sous forme de dataviz, ces informations constituent une aide précieuse pour la gestion des politiques publiques et la prise de décision.

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La data : un levier incontournable pour améliorer la performance du système de santé

Différents leviers peuvent être actionnés pour améliorer la performance du secteur de la santé, à commencer par l’optimisation des politiques publiques elles-mêmes. Toutefois, la transformation numérique a un rôle central à jouer dans cette quête d’optimisation.

La collecte des données de santé, entre défis et opportunités

À l’heure de la digitalisation, les organismes de santé doivent entamer de toute urgence une transformation de leurs systèmes d’information. Le développement du dossier médical partagé, en particulier, est une priorité, car il permet aux professionnels de santé de produire et de partager des données de santé de manière totalement sécurisée. De quoi mieux coordonner les soins et réduire les examens superflus.

Toutefois, de par leur nature particulière, les données de santé sont soumises à un régime juridique particulier, visant à protéger les droits des patients et leur vie privée. L’utilisation de ces informations est notamment encadrée par le Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Et pour cause, les risques potentiels sont nombreux :

  • Perte ou captation par un tiers des données de santé lors des différentes transmissions.
  • Défaillance des outils servant à collecter la data.
  • Transmission de mauvaise qualité, susceptible de nuire à la fiabilité des données.
  • Utilisation des données de santé pour une finalité éloignée de celle envisagée au départ.

Malgré tout, l’exploitation de la data est cruciale pour améliorer les soins aux patients, la gestion de la performance du système de santé ou encore la veille sanitaire. L’enjeu est donc d’utiliser ces informations tout en préservant la vie privée des patients, dans le respect de la réglementation.

La Business Intelligence au service de la performance du secteur de la santé

Dans le secteur de la santé, les outils de Business Intelligence sont de sérieux atouts, puisqu’ils permettent d’analyser les données et de les restituer de manière simple et compréhensible, afin de répondre instantanément à différentes problématiques opérationnelles.

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Ainsi, les décideurs ont accès à des informations pertinentes, mises à jour en permanence, pour prendre les meilleures décisions en temps réel. Grâce à des indicateurs réunis dans des tableaux de bord dynamiques, ils peuvent non seulement piloter leur activité principale, mais aussi des domaines connexes comme les ressources humaines, la finance, le contrôle qualité ou la logistique.

Étude de cas

Avec son portail décisionnel médico-économique, Élap propose aux acteurs de la santé un outil capable de croiser les données d’un système d’information et de produire en temps réel toutes sortes de KPI.

Grâce à un système de filtres, ces indicateurs de performance peuvent être répartis par pôle (chirurgie, anesthésie, urgences…) et visualisés par période, par zone géographique ou encore par classe d’âge. De cette façon, les établissements ont une vision précise de leur personnel, mais aussi des charges et des recettes de chaque service.

Les tableaux de bord permettent aussi de piloter des indicateurs très spécifiques comme le forfait GHS, le résumé d’unité médicale (RUM), le PMSI, les diagnostics ou les actes médicaux. De quoi améliorer la performance des soins au quotidien !

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C’est indéniable : le pilotage de la performance et son amélioration continue font partie des grandes priorités du secteur de la santé. D’où l’importance de générer et de suivre des indicateurs pertinents, adaptés aux spécificités de chaque établissement. Mais, pour y parvenir, il est nécessaire de collecter et d’analyser de grands volumes de données : c’est là qu’intervient la Business Intelligence, qui permet aux acteurs de la santé d’exploiter tout le potentiel de leur data, dans le respect de la réglementation.

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