Alors que la gestion des données s’impose comme une priorité stratégique pour les entreprises, ces dernières sont confrontées à d’importants défis de conformité et de souveraineté numérique. Dans ce contexte, la gouvernance SI est un levier incontournable pour aligner les systèmes d’information avec les objectifs des organisations.
Mais de quoi s’agit-il concrètement ? Quels sont les enjeux et les facteurs clés de succès de la gouvernance des systèmes d’information ? Réponses dans ce guide.
Qu’est-ce que la gouvernance des systèmes d’information ?
La gouvernance SI désigne l’ensemble des moyens de gestion et de régulation des systèmes d’information mis en place dans une organisation. En d’autres termes, il s’agit d’un cadre permettant à l’entreprise d’optimiser ses opérations informatiques pour atteindre ses objectifs.
Cette démarche est née du constat que les systèmes d’information ne sont pas de simples « supports », mais bien des leviers de création de valeur. Leur gouvernance revêt donc une importance stratégique pour les organisations.
Quels sont les enjeux de la gouvernance SI ?
Les bénéfices d’une gouvernance informatique solide sont nombreux, car elle permet à l’entreprise de répondre à plusieurs enjeux stratégiques.
Générer de la valeur
À l’ère du Big Data, les données constituent une véritable richesse. Or, un système d’information performant est indispensable pour les gérer efficacement et exploiter tout leur potentiel. Loin de n’être qu’un poste de dépense parmi d’autres, le SI est un véritable créateur de valeur, à condition d’être bien gouverné.
Optimiser les processus métiers
La digitalisation transforme en profondeur l’organisation des entreprises. En effet, l’interdépendance entre les processus métiers et les systèmes d’information est de plus en plus forte. La gouvernance SI est donc primordiale pour améliorer les flux de travail, et ainsi accroître l’efficacité et la productivité.
Rationaliser les coûts
L’optimisation des processus se traduit logiquement par une meilleure maîtrise des dépenses. Autrement dit, la gouvernance des systèmes d’information permet de rationaliser les investissements IT, en tenant compte des besoins réels de l’entreprise et de ses objectifs. Ainsi, le budget est orienté en priorité vers les postes de dépense qui génèrent le plus de valeur.
Garantir la conformité réglementaire
Les données sont aujourd’hui cruciales pour piloter l’activité d’une entreprise et appuyer la prise de décisions stratégiques. Cependant, leur utilisation est strictement encadrée par la loi, à l’instar du règlement général sur la protection des données (RGPD) en Europe. Justement, des pratiques rigoureuses en matière de gouvernance SI (et, plus précisément, de data governance) permettent d’éviter tout problème de conformité.
Mieux gérer des risques
Au-delà de l’aspect réglementaire, l’exploitation de données contenant des informations confidentielles sur les clients de l’entreprise est un facteur de risque. Un acte malveillant (comme un vol ou une fuite de données) peut avoir des conséquences désastreuses pour une organisation. Or, une démarche de gouvernance informatique inclut nécessairement des mesures de sécurité et d’atténuation des risques.
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Les cadres de référence de la gouvernance SI
La gouvernance SI est un sujet aussi vaste que complexe. Pour faciliter sa mise en place, les entreprises peuvent s’appuyer sur des référentiels existants, qui fournissent des processus, des indicateurs et des bonnes pratiques à suivre pour élaborer une stratégie adaptée. Voici quelques-uns des cadres de référence les plus répandus.
ITIL (Information Technology Infrastructure Library)
Développé par l’Office of Government Commerce du Royaume-Uni, ITIL rassemble les meilleures pratiques en matière de gestion des services informatiques. Il se décompose en 9 domaines qui couvrent l’ensemble des problématiques rencontrées par les DSI.
Selon ce référentiel, la gouvernance SI fait partie intégrante de la gouvernance d’entreprise globale. Il permet ainsi d’harmoniser les actions de l’organisation et les opérations informatiques. ITIL définit également les bonnes pratiques organisationnelles permettant d’améliorer les processus métiers.
COBIT (Control OBjectives for Information and related Technology)
Le référentiel COBIT (en français : « objectifs de contrôle pour l’information et les technologies liées ») s’appuie sur des processus et des indicateurs éprouvés, visant à réduire les risques et à garantir la conformité réglementaire, tout en aidant l’entreprise à atteindre ses objectifs commerciaux.
La gouvernance SI selon COBIT repose sur une approche globale des systèmes d’information, prenant en compte l’ensemble des parties prenantes et couvrant la totalité des besoins IT de l’organisation. La distinction entre gouvernance et gestion informatique est aussi un principe fondamental de COBIT.
CMMI (Capability Maturity Model Integration)
Initialement conçu par le ministère de la Défense des États-Unis pour évaluer les processus de développement logiciel, CMMI est aujourd’hui utilisé pour évaluer la maturité des opérations informatiques des entreprises de toutes tailles.
Il sert donc principalement à mesurer la capacité d’une organisation à gérer et à mener à bien ses projets. Il propose également un ensemble de bonnes pratiques en matière de gestion, de développement et de maintenance, qui s’appliquent à la gouvernance SI.
La norme ISO 27001
Norme de référence dans le domaine des systèmes de management de la sécurité de l’information (SMSI), ISO 27001 prône une approche globale de la sécurité des données.
Elle fournit des lignes directrices permettant de déployer un SMSI et de l’améliorer en continu, mais aussi une méthodologie visant à prévenir les risques et à garantir la confidentialité, l’intégrité et la confidentialité des données. Elle s’inscrit donc également comme un cadre de référence pertinent pour toute stratégie de gouvernance SI.
Établir un cadre stratégique pour la gouvernance SI
La réussite de la gouvernance des systèmes d’information repose sur la mise en place d’un cadre stratégique bien défini.
Identifier les objectifs et les acteurs de la démarche
Pour être efficace, la gouvernance SI doit nécessairement être alignée avec la stratégie de l’entreprise, mais aussi avec ses objectifs business à court, moyen et long terme.
Ici, l’anticipation est la clé : un plan d’action optimal doit tenir compte de l’évolution future des besoins et des priorités de l’organisation. Tout du moins, il doit être assez flexible pour s’adapter à ces fluctuations.
Par ailleurs, il convient d’identifier toutes les parties prenantes qui seront impliquées, de près ou de loin, dans la démarche de gouvernance des systèmes d’information. L’entreprise peut ainsi définir, en amont, les rôles et les responsabilités de chacun.
Définir une feuille de route pour la gouvernance SI
Une fois les objectifs et les parties prenantes identifiés, il convient d’élaborer un plan stratégique et de définir les bonnes pratiques à appliquer au sein de l’organisation.
La clé est ici d’adopter une approche proactive, en planifiant les actions selon les priorités réelles de l’entreprise, les budgets disponibles et les ressources, tout en restant aligné sur les exigences business. En outre, la coordination des actions menées par les différents acteurs du projet est essentielle à la cohérence de la stratégie.
Une bonne stratégie doit également inclure les modalités de pilotage de la politique de gouvernance SI. En effet, un suivi régulier permet de comparer les résultats obtenus avec les objectifs et les prévisions, puis d’effectuer des ajustements si nécessaire.
Piloter la performance et mesurer l’impact de la gouvernance des systèmes d’information
Une fois la stratégie déployée, encore faut-il piloter la performance de la gouvernance SI pour mesurer son efficacité et son impact sur l’entreprise. Pour ce faire, les actions mises en œuvre doivent être évaluées avec précision grâce à des indicateurs de performance (KPI) et des tableaux de bord.
Déterminer des indicateurs clés de performance (KPI)
Les indicateurs clés de performance (KPI) jouent un rôle déterminant dans l’efficacité de la gouvernance SI. Il n’est toutefois pas nécessaire d’en suivre un trop grand nombre, au risque de perdre de vue les informations essentielles. Mieux vaut sélectionner les indicateurs les plus pertinents selon les objectifs et les besoins de l’entreprise, par exemple :
- Des KPI financiers : suivi des dépenses IT par rapport au budget prévu, coût des applications et des services, etc.
- Des KPI liés aux services IT : délai moyen de résolution des incidents, taux de satisfaction des utilisateurs, etc.
- Des indicateurs de gestion des risques : nombre de risques identifiés, niveau de gravité des risques, taux de résolution, etc.
- Des indicateurs relatifs à la sécurité des données : nombre d’incidents de sécurité, taux de détection et taux de résolution des incidents, conformité réglementaire, etc.
Le suivi régulier de ces indicateurs permet de mesurer la performance globale de l’entreprise en matière de gouvernance SI, de détecter les écarts éventuels et d’identifier les processus nécessitant des actions d’amélioration.
Utiliser des outils de pilotage adaptés
Pour piloter efficacement la gouvernance SI et bénéficier d’une vision globale, il est indispensable d’utiliser les bons outils, par exemple :
- Une solution ITSM (Information Technology Service Management), conçue pour optimiser la gestion des services informatiques de l’entreprise.
- Un logiciel PPM (Project Portfolio Management), destiné à la gestion globale des projets de l’entreprise.
Par ailleurs, l’adoption d’une solution de Business Intelligence est un levier essentiel pour garantir la qualité, la sécurité et la transparence des données. Ainsi, le choix d’un éditeur certifié ISO 27001, gage d’une politique forte de gouvernance et de cybersécurité, s’avère particulièrement pertinent.
Par ailleurs, opter pour un logiciel français, hébergé en France (ou en Europe) garantit la protection des données et la souveraineté numérique en répondant à deux critères essentiels :
- la réelle indépendance vis-à-vis des technologies américaines,
- la non soumission aux lois extraterritoriales américaines.
En outre, grâce à un outil de Business Intelligence, l’entreprise dispose d’une information fiable, complète et exploitable, permettant des analyses précises et une prise de décision éclairée. À la clé : une meilleure performance opérationnelle et une vision stratégique renforcée.
Incontournable pour optimiser les opérations IT de l’entreprise et les mettre en adéquation avec ses objectifs business, la gouvernance SI est à la fois un levier de création de valeur, de maîtrise des coûts et de conformité réglementaire. Elle s’impose également comme une réponse aux préoccupations croissantes que sont la protection des données et la souveraineté numérique, à condition d’être déployée et pilotée à l’aide d’outils adaptés, et notamment une solution de Business Intelligence.
Questions fréquentes sur la gouvernance SI
Quels sont les objectifs de la gouvernance des systèmes d’information ?
Le principal objectif de la gouvernance des systèmes d’information est la création de valeur, qui peut se traduire par une augmentation du chiffre d’affaires, du taux de marge ou de la rentabilité de l’entreprise. Elle vise également à optimiser les processus métiers, à maîtriser les coûts, ou encore à atténuer les risques liés aux technologies de l’information
Comment la gouvernance SI impacte-t-elle l’organisation d’une entreprise ?
La gouvernance SI transforme l’organisation d’une entreprise par l’optimisation des processus métiers, la rationalisation des coûts, mais aussi une meilleure gestion des risques.
Quelles sont les bonnes pratiques en matière de gouvernance informatique ?
La gouvernance informatique doit s’appuyer sur une analyse de l’existant dont découlent des objectifs clairs, alignés avec la stratégie de l’entreprise. De plus, l’utilisation d’un référentiel reconnu (par exemple, COBIT) est très utile pour structurer cette démarche. Enfin, il est essentiel de mesurer l’efficacité de la stratégie de gouvernance à l’aide d’indicateurs adaptés.


